Automobile : Trump attaque les constructeurs sur les normes d’émission de CO2

Boudant les propositions de la Maison Blanche, Ford, Honda, Volkswagen et BMW ont déjà accepté de s’aligner sur les règles les plus restrictives en vigueur en Californie.

 Le président américain Donald Trump, le 21 août, à Louisville, au Kentucky.
Le président américain Donald Trump, le 21 août, à Louisville, au Kentucky. REUTERS//Bryan Woolston

    Donald Trump s'en est pris mercredi aux constructeurs automobiles américains qui, plutôt qu'accepter ses propositions pour assouplir les normes CO2, ont préféré s'aligner sur celles, plus sévères, en vigueur en Californie.

    L'agence de protection de l'environnement de l'administration Trump a prévu d'assouplir les normes actuelles, au moment où la Californie, qui applique déjà les règles les plus restrictives en termes d'émissions automobiles, veut aller encore plus loin.

    Le mois dernier, plusieurs grands constructeurs (Ford, Honda, Volkswagen et BMW) ont décidé de conclure un accord avec l'Etat californien et d'autres industriels du secteur sont en passe de les rejoindre.

    « Dirigeants insensés »

    Cette décision provoque la colère du président américain. Depuis mercredi matin, il fulmine sur Twitter : « Ma proposition aux constructeurs automobiles politiquement corrects ferait baisser le prix moyen d'une voiture de plus de 3000 dollars, tout en rendant les voitures plus sûres. Les moteurs tourneraient mieux. Très peu d'impact pour l'environnement ! Dirigeants insensés ».

    À son retour d'une levée de fonds, il a invoqué les fondateurs de Ford et de General Motors, qui « se retournent » dans leur tombe « devant la faiblesse des dirigeants actuels des constructeurs automobiles qui sont prêts à dépenser plus pour une voiture moins sûre et moins bonne et qui coûtera 3000 dollars de plus par consommateurs. C'est fou ! » Trump accuse la Californie de vouloir mener les groupes automobiles « à la ruine ».

    Selon le New York Times, Mercedes-Benz est prêt à se joindre à la coalition, avec un autre grand constructeur pour le moment anonyme. Si on se base sur les tweets du président, il pourrait s'agir de General Motors.

    Toyota, Fiat Chrysler et General Motors ont été convoqués le mois dernier à la Maison Blanche, où un conseiller leur a demandé de se montrer solidaires avec le président, rapporte le quotidien new-yorkais.

    Les constructeurs veulent de la visibilité

    L'objectif de ces industriels, qui représentent environ 30 % des ventes de véhicules neufs aux Etats-Unis, est d'avoir de la visibilité sur plusieurs années pour les normes CO2 sur le marché américain. Et ceci, alors qu'une bataille judiciaire se profile entre le gouvernement Trump et les Etats, comme la Californie, qui veulent conserver les objectifs ambitieux fixés par Barack Obama.

    Donald Trump avait proposé en août 2018 d'annuler la réglementation adoptée sous son prédécesseur pour la période 2017-2025, qui représentait l'un des grands piliers du plan climatique Obama. À la place, les normes seraient gelées au niveau de 2020 jusqu'en 2026.

    Les normes Obama visaient à atteindre une consommation moyenne équivalente à environ 4,7 litres par 100 kilomètres pour les modèles neufs de 2025. L'administration Trump a proposé de rester au niveau actuel, soit environ 6,3 litres aux 100 km.

    L'accord californien est une version adoucie du plan Obama : les constructeurs gagnent une année de plus pour atteindre l'objectif initial, de 2025 à 2026, et auraient plus de flexibilité pour réduire d'année en année leurs émissions de gaz à effet de serre (-3,7 % par an pendant cinq ans, au lieu de -4,7 % par an pendant quatre ans).