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Covid-19 : avec la crise, les femmes enceintes sont davantage déprimées selon une étude

Selon une étude québécoise, les femmes enceintes feraient davantage face à de la détresse que d’ordinaire.

Dans cette période actuelle très anxiogène, les femmes enceintes ne sont pas épargnées. Selon une étude menée par Nicolas Berthelot, professeur au Département des sciences infirmières de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), et sa collègue Roxanne Lemieux, auprès de 1 754 Québécoises, il semblerait que des symptômes anxieux ou dépressifs aient été obsersés chez les femmes enceintes durant la pandémie. « Je pense qu’un problème de santé publique silencieux se prépare présentement avec les futures mères », affirme Nicolas Berthelot. Il ajoute que « deux fois plus de femmes présenteraient des symptômes assez sévères pour correspondre à un diagnostic de dépression majeure ou de troubles anxieux ».

Plusieurs facteurs de risques

L’étude révèle que les femmes ayant déjà souffert d’un trouble de santé mentale seraient davantage sujettes à développer de tels symptômes durant leur grossesse actuellement. Celles touchant un revenu faible sont également concernées. Les conséquences de la pandémie sur le santé mentale des femmes enceintes sont parfois indirectes. « Par exemple, au début du confinement, l’information que le père ne pourrait pas assister à l’accouchement circulait, explique Nicolas Berthelot. C’était très préoccupant pour les futures mères. On comprend la nécessité des mesures de distanciation sociale, mais cela peut augmenter leur stress. »

Le chercheur regrette même le manque de recommandations officielles destinées aux femmes enceintes afin de protéger leur santé mentale durant leur grossesse. Les effets pourraient en effet être dramatiques. « Selon certaines études, les femmes enceintes qui vivent de l’anxiété ou de la dépression de façon importante sont plus susceptibles de souffrir d’une dépression post-partum par la suite, ajoute-t-il. Cela affecte ainsi leur bien-être. De plus, il s’agit aussi d’un facteur de risque pour le développement du foetus, et éventuellement de l’enfant. »