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Longs délais d'immigration : Ottawa aidera les travailleurs étrangers du Québec

Le gouvernement de Justin Trudeau compte répondre positivement aux demandes de Québec en autorisant les milliers de travailleurs étrangers en attente de leur résidence permanente à changer plus facilement d’employeur.

Marco Mendicino discute devant un micro.

Le ministre fédéral de l'Immigration Marco Mendicino est favorable à l'idée d'accorder un permis de travail ouvert transitoire aux milliers de travailleurs qualifiés, déjà sélectionnés par Québec, qui subissent d'importants délais de traitement pour avoir leur résidence permanente.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Le stress et l’angoisse de dizaines de milliers de travailleurs étrangers, déjà au Québec et désespérés par la longue attente dans le processus d’immigration, devraient quelque peu s'estomper prochainement.

Selon les informations obtenues par Radio-Canada, le gouvernement de Justin Trudeau compte accepter une demande de Québec et de plusieurs organisations pour délivrer des permis de travail ouverts à toutes ces personnes qui doivent attendre de deux à trois ans pour recevoir leur résidence permanente.

Nous sommes contents que Québec veuille maintenant participer au programme de permis de travail ouvert transitoire qui existe déjà pour les immigrants économiques dans les autres provinces et territoires. Nous sommes déjà en discussion avec la ministre Girault [...] pour y arriver.

Une citation de Alex Cohen, porte-parole du ministre fédéral Marco Mendicino

Cette nouvelle mesure sera mise en place dans les prochains mois, précise Alex Cohen, le porte-parole du ministre fédéral de l’Immigration, Marco Mendicino. Des détails sont encore à régler avec Québec, mais les choses avancent bien, glisse-t-on également du côté du cabinet de la ministre provinciale Nadine Girault.

À l’heure actuelle, plus de 51 000 travailleurs étrangers qualifiés ont déjà été sélectionnés par le gouvernement du Québec et patientent pour avoir ce précieux sésame, qui leur permettra d’envisager un horizon plus dégagé au Canada.

Un horizon actuel bouché

En raison des délais de traitement qui ont explosé, atteignant désormais plus de deux ans, l’avenir professionnel est souvent bouché pour toutes ces personnes. Leur permis de travail, reçu lors de leur arrivée au Québec, a souvent expiré. Et dans l’attente de leur résidence permanente, ils ont un permis dit fermé, nommé l'A75, qui est lié à un employeur.

Changer d’emploi s’avère donc complexe et coûteux, puisque ces candidats à l’immigration doivent multiplier les démarches administratives et les frais, de plusieurs centaines de dollars, avec un potentiel nouvel employeur, ce qui rebute bon nombre d’entreprises.

Ce manque de flexibilité engendre de nombreux problèmes. Face à cette situation, des travailleurs étrangers affirment vivre des déconvenues professionnelles, voire des pressions de leurs patrons.

Cette situation met les travailleurs qualifiés dans des situations de précarité.

Une citation de Thibault Camara, fondateur du mouvement Le Québec c’est nous aussi

Négociation de salaire difficile, promotions refusées, abus sur les horaires de travail : les exemples sont multiples. Tout ça, c’est parce qu’on est dépendant de l’employeur, déplore Thibault Camara, fondateur du mouvement Le Québec c’est nous aussi.

Un premier pas salué

Ce permis de travail ouvert transitoire existe déjà dans d’autres provinces, dans ce type de situation. Rien de tel n’avait été mis en place, jusqu’alors, concernant les travailleurs étrangers vivant au Québec.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement Legault est en négociation avec le fédéral sur ce sujet. Le sous-ministre à l’Immigration, Benoît Dagenais, avait indiqué début mai avoir fait cette demande auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

Une motion en ce sens, présentée à l’Assemblée nationale par la députée indépendante Catherine Fournier, avait également été adoptée à l’unanimité par tous les partis.

Pour nous, c’est un soulagement, confie Thibault Camara. Pour toutes ces personnes, ça met du baume au cœur, même si ça ne règle pas toute la situation. Mais au moins, ça va permettre à des familles de respirer et de ne plus vivre le risque de devoir quitter le Québec en cas de perte de statut.

C’est une excellente nouvelle et un premier pas, confirme le président de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI), Guillaume Cliche-Rivard.

Ça va faciliter la vie des immigrants qui vivent déjà des délais insoutenables et inacceptables.

Une citation de Guillaume Cliche-Rivard, président de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration

Maintenant, ajoute-t-il, il faudra rapidement trouver une solution pour diminuer les délais pour avoir la résidence permanente.

Actuellement, les délais d’obtention de la résidence permanente pour les travailleurs qualifiés déjà sélectionnés par Québec, estimés en partie selon les seuils d’admission fixés par Québec, sont de 27 mois.

Il faut accélérer le traitement des personnes qui sont déjà ici sur le territoire, a par ailleurs réclamé jeudi la ministre Nadine Girault, tout en demandant à Ottawa de respecter notre plan d'immigration.

Le message a été bien reçu par le gouvernement fédéral. Nous concentrons déjà nos efforts sur les travailleurs qui sont ici. Cette année, nous allons non seulement atteindre les niveaux fixés par Québec [...], mais aussi rattraper le retard causé par la pandémie, souligne le cabinet du ministre Marco Mendicino, tout en lançant une pique à Québec.

Si le gouvernement du Québec veut faire une réelle différence dans les délais d'immigration, il pourrait augmenter leurs seuils d'immigration de façon significative ou réduire le nombre de [certificats de sélection du Québec] qu’il octroie, avance le porte-parole Alex Cohen.

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