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Retour des barrages routiers entre Ottawa et Gatineau dès lundi

Un policier fait un signal à une voiture qui approche d'un contrôle routier.

Un barrage routier érigé sur le pont Champlain à Gatineau, en avril 2020, lors de la première vague (archives)

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

Radio-Canada

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annoncé, vendredi après-midi, le retour des barrages routiers entre sa province et le Québec.

Je n'ai jamais hésité à prendre des décisions difficiles, a lancé d'entrée de jeu Doug Ford, lors d'une conférence de presse, vendredi après-midi. Nous devons en faire davantage. La réalité est qu'il ne nous reste plus beaucoup d'options.

Et parmi les nouvelles mesures annoncées par le premier ministre, les ponts interprovinciaux entre Ottawa et Gatineau feront l’objet de contrôles policiers, comme lors de la première vague.

Dès lundi, des postes de vérification seront installés à tous les ponts interprovinciaux, entre l'Ontario, le Manitoba et le Québec, a-t-il indiqué, précisant que resteront toutefois autorisés les déplacements effectués pour des soins de santé, pour les travailleurs essentiels et pour le transport des marchandises.

Des élus locaux déçus

En avril 2020, les déplacements entre les deux rives avaient déjà été limités par la province de Québec, avant que les barrages ne soient finalement levés à la mi-mai.

L’idée de leur retour a été évoquée à plusieurs reprises, depuis. En février, un sondage SOM - ICI Ottawa-Gatineau indiquait que la mesure était souhaitée par près des deux tiers des résidents de la région de la capitale nationale.

À de nombreuses reprises, le maire d'Ottawa, Jim Watson, s'est pourtant prononcé contre cette mesure. Après l'annonce de la province, il a décidé de se plier à cette décision.

Je n'ai jamais été un grand partisan des barrages routiers

Une citation de Jim Watson, maire d'Ottawa

J'espère que ça va aider la situation et réduire le nombre de cas de COVID-19, mais ça coûte beaucoup d'argent et ça prend beaucoup d'agents de police si c'est un barrage 24 heures par jour, a-t-il indiqué en conférence de presse virtuelle, ajoutant qu'il s'attend à ce que le gouvernement ontarien paie la facture.

M. Watson et le chef du Service de police d'Ottawa (SPO), Peter Sloly, n'avaient pas reçu tous les détails sur l'application de cette mesure, au moment de se prononcer vendredi.

Le maire Watson accorde une entrevue via visioconférence.

Le maire d'Ottawa, Jim Watson (archives)

Photo : Radio-Canada

M. Sloly a affirmé être en discussions avec le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG), la Police provinciale de l'Ontario (PPO) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour déterminer qui serait responsable des cinq ponts interprovinciaux de la région.

Pour Mathieu Fleury, conseiller municipal du quartier Rideau-Vanier, plusieurs éléments présentés par le gouvernement Ford sont incohérents.

Il n'y a pas eu une démonstration de l'efficacité [des barrages routiers]. Je pense que ce que le Québec a fait, ces dernières semaines, avec le couvre-feu, aurait été une meilleure mesure que ce que l'Ontario fait, a-t-il réagi.

Je ne comprends pas pourquoi la province de l’Ontario n’a pas mis en place un couvre-feu.

Une citation de Mathieu Fleury, conseiller municipal de Rideau-Vanier

En entrevue à CBC News Network, le député fédéral pour Gatineau, Steven MacKinnon, s'est dit attristé par cette décision : nous formons une seule région, nous sommes étroitement liés. Je reconnais leur droit de mettre ces mesures en place, mais c'est décevant, a-t-il commenté.

Une mesure nécessaire pour certains

Mais un peu plus tôt dans la journée, dans la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau, le maire de Cayamant, Nicolas Malette, se disait en faveur de toute mesure qui pourrait aider à éviter une éclosion.

On est une région qui reçoit beaucoup de villégiateurs, on a besoin d’eux, mais dans les conditions sanitaires actuelles, je ne crois pas qu’on a les services en milieu rural pour faire face à une éclosion plus grave. Donc toutes les mesures que les grands centres urbains peuvent prendre, au Québec ou en Ontario, viennent aider à baisser les risques pour notre population.

Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin a dit comprendre la décision de l'Ontario, tout en précisant qu'il n'était pas question de mettre à contribution les policiers de la Municipalité pour contrôler les frontières.

Je pense que la situation en Ontario inquiète tout le monde. Ça prend des mesures fortes. La situation chez nous aussi est difficile. Elle s’améliore légèrement ou elle se stabilise depuis quelques jours. Mais ça reste tout à fait difficile et on n’est pas à l’abri d’une évolution comme ce qu’on voit de l’autre côté de la rivière. Le gouvernement [de l'Ontario] prend les mesures qu’il croit nécessaires et il faut combattre ce virus-là.

Si ça prend une mesure comme ça, je pense que les gens vont la comprendre.

Une citation de Maxime Pedneaud-Jobin, maire de Gatineau

Même si la décision a été prise par l'Ontario, elle s'appliquera dans les deux sens, a-t-il pris le soin d'ajouter.

À partir du moment où un côté de la rivière le fait, de toute façon, ça s’applique aux deux, c'est-à-dire que les gens qui traversent la rivière sont interpellés dans les deux sens.

La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a d'ailleurs confirmé, plus tard vendredi, que le Québec fermera dès lundi sa frontière avec l'Ontario.

Pouvoir accru des policiers

Le gouvernement Ford a également annoncé des modifications au décret d'urgence pour octroyer davantage de pouvoirs aux corps policiers afin de faire respecter l'ordre de rester à la maison, qui a été prolongé de deux semaines, soit au moins jusqu'au 20 mai.

Dès samedi à 0 h 01, ils auront le droit d'arrêter les citoyens afin de leur demander leur adresse et le motif pour lequel ils ne sont pas à leur domicile, peut-on lire dans le communiqué de la province. Ils auront aussi le pouvoir d'arrêter les personnes dans leur véhicule pour s'enquérir des motifs de leur déplacement.

Sur cet aspect aussi, le chef du SPO attendait d'obtenir davantage de détails.

Je ne peux pas m'avancer sur l'application du règlement à Ottawa, mais nous allons continuer de faire de notre mieux pour soutenir la stratégie globale de la santé publique, a indiqué Peter Sloly.

Peter Sloly dans une mêlée de presse.

Le chef du Service de police d'Ottawa (SPO), Peter Sloly (archives)

Photo : Radio-Canada / Lorian Bélanger

Mathieu Fleury a soulevé certaines inquiétudes sur l'application de cette loi dans les endroits publics, comme dans les parcs.

L'Ontario a eu certains défis dans le passé au niveau de ce qu'on permet aux autorités policières de faire, malheureusement, a souligné le conseiller.

Les nouvelles mesures annoncées vendredi visent à lutter contre la croissance de la pandémie dans la province ces dernières semaines. Selon des projections, il pourrait y avoir plus de 18 000 nouvelles infections quotidiennes en Ontario d’ici la fin de mai.

Avec les informations de Kim Vallière, Samuel Blais Gauthier, Catherine Morasse et Antoine Trépanier

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