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En février 1952, la jeune princesse Élisabeth et son mari, Philip, sont de service pour représenter la famille royale lors d'une grande tournée dans le Commonwealth. Une étape est prévue au Kenya, car tous deux souhaitent visiter une réserve. Le roi d'Angleterre - le fameux "roi bègue" qui a résisté face à Hitler aux côtés de Churchill - n'est plus que l'ombre de lui-même. Il est rongé par un cancer des poumons, provoqué par un abus certain de tabac et sort même d'une grave opération. Le 6 février, à l'aube, il meurt dans son sommeil, emporté par une thrombose coronaire, au palais de Sandringham.
Son épouse est prévenue au matin, à l'heure du thé. Décision est prise de prévenir "Lilibet", comme l'appelle familièrement sa mère : sa fille aînée est désormais la reine d'Angleterre. Il faut la joindre, mais la jeune princesse a passé la nuit dans un lodge sommaire, au pied du mont Kenya, après avoir épié les fauves autour d'un point d'eau. On parvient à joindre l'aide de camp du prince Philip, qui se trouve ainsi chargé d'annoncer la triste nouvelle à l'héritière du trône.
Le prince Philip emmène discrètement Élisabeth déambuler dans le jardin et semble trouver les mots pour apaiser son épouse. La reine, âgée de 25 ans, ne bronche pas, prenant d'instinct son rôle comme un devoir. On lui apporte les documents de l'accession, conservés dans une enveloppe, où la tradition veut qu'elle écrive son nouveau nom. Ce sera Élisabeth II, deuxième prénom accédant au trône depuis la fameuse Élisabeth Ire, l'une des plus grandes souveraines que l'Angleterre ait connues.
Sacerdoce
Le royaume est sous le choc, même s'il s'attendait à l'inéluctable. Avec George VI, une page se tourne, celle écrite par l'un des plus grands acteurs de la Seconde Guerre mondiale. Après l'annonce officielle de son décès sur la BBC, on voit des Britanniques en larmes dans les rues de Londres, tandis que les cloches des églises sonnent le glas. Cinquante-six coups pour autant d'années vécues par le roi. Venu accueillir Élisabeth II de retour du Kenya, le vieux Premier ministre Churchill se montre nerveux et très ému.
La jeune souveraine se rend auprès de sa grand-mère, la vieille reine Mary, 85 ans, mère du roi défunt, qui se fend d'une révérence protocolaire malgré une arthrite douloureuse. Quant à sa propre mère, Élisabeth Bowes-Lyon, elle devient la "Queen Mum", la reine mère, un titre protocolaire que lui suggère le Premier ministre. Elle prendra ce nouveau rôle à bras le corps après une réelle dépression. Pour l'heure, les Chambres des lords et des communes jurent fidélité à la jeune Élisabeth II, qui s'adresse pour la première fois à son peuple : "J'ai le coeur trop gros pour vous dire autre chose que ceci : je travaillerai sans relâche, comme mon père avant moi." C'est ce qu'elle fera du reste, transformant son existence en véritable sacerdoce.
Elle quitte à regret son hôtel particulier pour rejoindre Buckingham, cette grande bâtisse lugubre aux 600 pièces, que ses ancêtres surnommaient "le tombeau", ou encore "la glacière". Les obsèques de George VI se déroulent le 15 février, avec la pompe qui sied à son rang, en présence de toutes les têtes couronnées d'Europe. Quant au couronnement de la nouvelle souveraine, il aura lieu plus d'un an plus tard, le 2 juin 1953, devant des millions de téléspectateurs. Un sacre médiatique qui la fait entrer d'emblée dans l'histoire.
60 ans à la tête du Pays... De quoi rendre jaloux Sarkozy et Giscard avec leur seules 5 années de règne...
... l'incarnation de l’Angleterre éternelle ! Longue vie Majesté ! Et pour nous Français, juste des regrets... nous contentant de représentants de pacotille !
Elle est extraordinaire, et le mot n'est pas trop fort ; longue vie encore pour cette Femme droite !