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Journée mondiale des espèces menacées : les macareux mais aussi les moineaux domestiques en Bretagne

En cette journée mondiale des espèces menacées, Bretagne vivante alerte : les animaux en danger sont plus nombreux qu'on ne croit, et chacun peut agir de son balcon et de son jardin. Barbara Deyme, responsable de la communication de l'association est l'invitée de France Bleu Breizh Izel.

Macareux (illustration) Macareux (illustration)
Macareux (illustration) © Maxppp - Mathijs Van Lisd

Ce 11 mai est la journée mondiale des espèces menacées. Sans aller chercher les animaux exotiques, en Bretagne, des insectes, des mammifères, des oiseaux, des amphibiens sont aussi en danger.

France Bleu Breizh Izel : On a l'impression de voir depuis quelques années moins d'insectes sur nos pare-brises de voitures quand on roule, d'entendre moins de chants d'oiseaux. Est-ce vrai ?

Barbara Deyme : La Bretagne, comme toute la France et comme le monde d'ailleurs, est confrontée à beaucoup de ces espèces qui sont menacées, qui sont en voie d'extinction, qui vont même peut-être disparaître si rien n'est fait.

En Bretagne, on compte par exemple 30 % moins de papillons de jour. Les oiseaux aussi sont très touchés, avec quasiment 22 % d'oiseaux migrateurs qui disparaissent et 43 % d'oiseaux qui viennent nicher, se reproduire en Bretagne sont, eux aussi, menacés. Ces chiffres sont assez effrayants.

Menacés, même des animaux symboles de la Bretagne, comme le macareux.

Le macareux, en effet, est même une des espèces en voie d'extinction, qui pourrait disparaître de la Bretagne : ce sont des oiseaux qui souffrent de la perte de leur habitat, des pollutions marines, du manque de ressources alimentaires.

La grippe aviaire a fait des ravages, également, notamment sur les Sept-Îles ?

Sur les Sept-Îles, ce sont plutôt les fous de Bassan qui ont été décimés par cette maladie. On peut dire que c'est peut-être le début de quelque chose, avec le changement climatique, toutes les pathologies qui se développent. C'est difficile de pouvoir évaluer ce qui va se passer, mais on a eu une idée de ce qui pouvait arriver avec des maladies comme la grippe aviaire donc.

La liste rouge des oiseaux nicheurs menacés en Bretagne vient d'être mise à jour avec des données significatives sur 33 espèces (avec les données de l'Union internationale pour la conservation de la nature). Il y a un déclin sur neuf espèces qu'on n'a pas l'impression de voir en danger pourtant, notamment la tourterelle des bois ?

On ne dirait pas comme ça que ces espèces sont menacées. Mais ce qu'il faut comprendre derrière le terme d'espèces menacées, ce sont surtout des habitats qui sont menacés : un oiseau ou n'importe quel animal, pour vivre, a besoin d'avoir à manger et un endroit où vivre, où se reproduire.

Tout le monde connaît la tourterelle des bois, mais c'est le cas aussi du courlis cendré qui est vraiment en risque d'extinction sur la Bretagne. C'est un symbole des landes tourbeuses des monts d'Arrée. Plus les landes disparaissent, plus ces oiseaux vont être menacés. Donc une espèce menacée, finalement, c'est surtout tout un écosystème qui est menacé, son habitat, sa nourriture (les insectes...). Ce statut d'espèces menacées est fait pour interpeller les pouvoirs publics et les citoyens sur des espèces qui sont en danger dans tous les sens.

Sur cette liste, il y a aussi le moineau domestique, cette liste, la corneille noire, par exemple. Que peut-on faire nous en tant que citoyens pour les préserver ?

En tant que citoyen, c'est vrai qu'on peut dire : qu'est-ce qu'on veut faire face à ce déclin, à cette érosion qui est mondiale ? Il y a des gestes assez simple : accueillir cette biodiversité ! Si on a un jardin, un balcon, on n'hésite pas à planter des fleurs qui sont mellifères, qui vont attirer les insectes pollinisateurs. On n'hésite pas à aménager des zones refuges pour la biodiversité dans son jardin, en laissant un petit carré qui n'est pas tondu, en aménageant des mares pour les amphibiens et les reptiles, qui sont, eux aussi, extrêmement impactés par les changements climatiques, par la perte de leur habitat. Un jardin qu'on ne tond pas tout le temps, ce n'est pas un jardin qui est mal entretenu, c'est un jardin qui est plein de vie : il y a plein de petites choses comme ça.

Surtout, il y a aussi une chose très importante, c'est d'arrêter d'utiliser des pesticides. On sait que c'est interdit par la loi, mais des fois, on dit que c'est plus facile de mettre un peu de pesticides par-ci par-là. Mais ça, c'est ravageur. Ça tue les insectes qui sont à la base de l'habitat de la chaîne alimentaire d'énormément d'autres espèces. Donc, si on veut préserver la biodiversité, on l'accueille, on est curieux, on essaie de la connaître parce que quand on la connaît, on s'y attache et puis on évite de la tuer par des moyens comme les pesticides.

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